90 ans du PCF, l’introduction de Floriane Benoit

Il convient de valoriser la précieuse convergence des énergies qui ont permis que cette manifestation prenne forme et se déroule dans les meilleures conditions possibles.

Merci à nos deux invités qui ont sans hésiter accepté de participer à ce 90e anniversaire de la création du Parti communiste français en décembre 1920.

Walter Bassan est venu de sa Haute-Savoie où à 17 ans, membre de la Jeunesse communiste, il fut résistant à l’époque noire de l’occupation avant d’être arrêté et envoyé au camp de concentration de Dachau. Il est l’un des initiateur du rassemblement au plateau des Glières devenu annuel après que Nicolas Sarkozy ait tenté d’y détourner à son profit l’hommage à ceux qui sont morts pour les idéaux de la Résistance.

Alain Hiver est venu d’Ardèche pour rendre hommage à Jean Ferrat en interprétant les chansons de celui  qui fut pour lui un ami.

Cette initiative est d’abord et avant tout le fruit de l’activité militante collective des communistes de la section Fontaine/Rive gauche du Drac. Cela concerne la conception même de cette journée, qu’il ont voulue, à l’image de ce qui fonde la raison d’être du Parti communiste français, contestataire de l’ordre capitaliste, fraternelle, source de réflexion et d’échanges, ouverte à tous ceux qui refusent la fatalité et aspirent à un réel changement. Ils l’ont voulue aussi conviviale, génératrice d’émotions et de plaisirs partagés.

Avec la projection du film « Walter retour en Résistance » et le débat qui suivra, cette journée sera un moment d’incitation à la résistance et à la révolte. Résistance et révolte auxquelles nous incitent ceux qui se sont levés alors que l’oppresseur nazi tout puissant semblait triompher, tout comme  le peuple tunisien vient de se dresser contre la dictature et l’oppression sociale. Avec, hier comme aujourd’hui, en première ligne, la jeunesse. Le retour sur les valeurs et les choix politiques et économiques contenus dans le programme du Conseil National de la Résistance sera l’occasion de s’interroger sur la possibilité de poser les bases d’une société radicalement différente.

Avec le repas fraternel, la convivialité sera au rendez-vous, ce qui n’est pas anodin au moment où tout dans cette société en décomposition nous invite au repli sur soi. Merci à ceux qui en sont les maîtres d’œuvre, notamment notre camarade Laurent Jadeau qui s’est mis aux fourneaux pour préparer une « Solianka », spécialité qu’il a sans doute ramenée de son périple en vélo de l’été dernier dans des pays de l’Est, et, pour le dessert, le père d’un de nos jeunes adhérents.

Chacun comprendra enfin pourquoi nous avons choisi de clôturer la soirée en beauté avec un hommage à Ferrat, ce compagnon de route des communiste qui n’a cessé de chanter la liberté, la rébellion, la fraternité, l’amour et qui a fait descendre les poètes dans la rue et fait entrer la poésie dans le quotidien de notre peuple.

Je voudrais en conclusion, puisque c’est la naissance du Parti communiste que nous fêtons aujourd’hui, soumettre à votre réflexion quelques éléments d’analyse sur la situation économique  et sociale actuelle.

– Le premier concerne notamment les délocalisations et la mondialisation. « Poussé par le besoin de débouchés toujours nouveaux, le capitalisme envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations. Les vielles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour… A la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats plus lointains. A la place de l’ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations« .

– Le second évoque les crises d’un système « devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein » et qui tente de les résoudre « en détruisant par la violence une masse de forces productives et en conquérant de nouveaux marchés et en exploitant plus à fond les anciens« . Ce qui aboutit  « à préparer des crises plus générales et plus formidables et à diminuer les moyens de les prévenir... ». Parmi les conséquences, « la somme de labeur s’accroît… soit par l’augmentation des heures ouvrables, soit par l’augmentation du travail exigé dans un temps donné« .

– Troisième élément, l’élargissement à de nouvelles couches de travailleurs de la classe dite « prolétaire » : « petits industriels, artisans… tout l’échelon inférieur des couches moyennes de jadis tombent dans le prolétariat, de sorte qu’il se recrute dans toutes les classes de la population« . Avec cette conséquence : »Le mouvement prolétarien est le mouvement de l’immense majorité au profit de l’immense majorité« .

Que proposent d’original les communistes pour sortir de cette situation ? « Le communisme n’enlève à personne le pouvoir de s’approprier des produits sociaux : il n’ôte que le pouvoir d’asservir à l’aide de l’appropriation du travail d’autrui ». Parmi les mesures concrètes envisagées, des nationalisations : création « d’une banque nationale dont le capital appartiendra à l’Etat« , « placement entre les mains de l’Etat de tous les moyens de transports« .

Des mesures qui, avec d’autres, devraient ouvrir la voie au surgissement, « à la place de l’ancienne société avec ses classes et ses antagonismes de classes« , d’une « association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous« . Une conception qui s’inscrit en faux contre l’idée que le communisme nierait le rôle et la liberté de l’individu.

Pour parvenir à ce résultat, les communistes, qui « ne s’abaissent pas à dissimuler leur opinions et leurs projets (le renversement violent de tout l’ordre social passé)… travaillent à l’union et à l’entente des partis démocratiques« .

D’une actualité brûlante par delà quelques expressions typées, ces analyses sont extraites d’un texte écrit … en 1848 par Marx et Engels, « Le manifeste du Parti communiste ».

A vous de juger…

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